Mythes et Chroniques d'Hyboria, Volume XXVII [BG du Clan]

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Mythes et Chroniques d’Hyboria
Volume XXVII : Le Saphir d’Hyboria , par Onodric de Turan, mage

Suite à ces terribles événements, bien longtemps avant l’avènement du roi Conan, le royaume connut des bouleversements.

Le roi Enemos VIII de Corinthia s’était allié au roitelet bâtard de Brythunia, Arven, dans l’espoir de mettre fin à cet interminable conflit. Depuis maintenant plus de quinze années, les troupes Corinthiennes avaient traversé le fleuve Rouge pour prendre possession de la riche Némédie orientale. Mais elles peinaient à avancer et étaient dans une position plus que périlleuse. En effet, les navires Némédiens bloquaient toute retraite par la rivière au sud.

Brythunia, dont les frontières montagneuses de l’est lui garantissaient une sécurité, était en paix avec la Némédie depuis plus de vingt-cinq ans. Les troupes étaient donc fraîches, nombreuses et entraînées. Il fallut seulement un été pour que la coalition Brythuno-Corinthienne reprenne le dessus et mette fin au conflit.
Le pillage systématique de la Némédie débuta. Cependant, certaines régions n'étaient pas encore soumises et les Corinthiens subissaient une forte résistance organisée par les autochtones.

Lorsque le siège de Belverus, la capitale némédienne, prit fin, la cité fût saccagée et brûlée. La paix revint progressivement dans la région, l’armée corinthienne écrasant les rébellions une à une.

Un certain essor de l’activité et des échanges s’opéra durant les années qui suivirent. Des ponts de pierre furent élevés, des tours de guets installées aux frontières. Des routes en pierre s’élancèrent entre les principales citées pour améliorer le déplacement des troupes et favoriser les échanges commerciaux.

Enemos VIII mourut à seulement trente et un ans, et son beau-frère Bamos II prit le pouvoir après avoir mené une petite rébellion militaire sans importance. Arven le Bâtard fut mystérieusement assassiné. Bamos épousa ensuite la reine veuve, annexa Brythunia et s’autoproclama empereur de la Grande Corinthia, qui regroupait Corinthia, la Némédie, et Brythunia.

Bamos abandonna son ancienne capitale trop éloignée de la vie de l’empire et bâtit de toute pièce Numalia, qu’on surnomma vite la Corrompue. Malgré les civilisations décadentes à l’origine de cet empire, le roi sut s’entourer de sages et d’érudits. Subissant les menaces perfides d'une noblesse jalouse, d'une cour corrompue et d'une résistance organisée des royaumes soumis, il n'eut d'autre choix que de se protéger.

Il décida de bâtir secrètement un temple-citadelle où seraient rassemblées les connaissances et richesses de son royaume. Cette cité est la légendaire Arkenstone, que nul homme n’a jamais pu contempler des ses yeux depuis de nombreux siècles.

Implanté à la jonction des Plaines Marécageuses et des Marches du Nord, le temple souterrain fût creusé dans la roche. Malgré les fouilles et les recherches, les archives Némédiennes et Corinthiennes ne livrèrent que peu d'informations et l'emplacement exacte de la cité fut oublié...

Une forteresse fût élevée sur le promontoire dans lequel le temple fût creusé afin de le protéger. Les sept mages à qui furent confié le gouvernement de la forteresse...

[... plusieurs pages ont été arrachées de l'ouvrage...

... une feuille placée à la fin de l'ouvrage semble les remplacer...]

… et l’empire prospéra durant tout le règne de l’empereur Bamos. Les richesses affluèrent vers la citadelle Arkenstone : bois rares, pierres précieuses venant d’Iranistan, de Vendhya et de Khitai, bijoux, marbre, ébène, ivoire, des montagnes d’or et d’argent, des statues et ornements provenant des conquêtes du roi. Les mages rassemblèrent pour leurs études des connaissances de tout Hyboria, retrouvèrent des ouvrages cachés ou perdus. Ainsi, le temple devint un des plus grands lieux de connaissance d’Hyboria, tout en restant caché aux yeux du peuple et des autres royaumes. En effet, seuls les sept sages et leurs servants résidaient en ces lieux, et ils en gardaient fermement le secret.

Le roi Bamos tomba gravement malade quelques mois avant son décès, et voyant la cupidité des hommes, pensant qu’ils ne méritaient pas de connaître son secret, il décida de le cacher jusqu’à ce qu’un peuple brave et loyal mérite de le connaître.

Lorsque Bamos mourût, ayant conçût beaucoup trop d’héritiers pour qu’ils puissent se rassembler raisonnablement et élire un nouveau roi, une période de troubles importants suivit. Les principaux prétendants au trône s’égorgèrent entre eux, se firent la guerre, et finalement semèrent le chaos du nord au sud de l’empire. Les Turaniens et Aquiloniens n’en demandèrent pas plus pour envahirent la région peu de temps après le décès de l’empereur. Ils mirent à feu et à sang tout le pays et le pillèrent. L’empire de la Grande Corinthie avait vécut seulement trente-deux années.

Des hommes de confiance de Bamos avaient certainement trahis son secret, car une armée étrangère venue de l’est se mit à la poursuite de la cité. Les turaniens, avides de trésors et de légendes, avaient entendu circuler la rumeur d’une cité croulant sous les richesses, et ils la cherchèrent. Lorsque les armées du Turan arrivèrent dans la région, la grande forêt qui renfermait la cité était à l’horizon, et les rayons du soleil se reflétaient au loin sur les dômes et les flèches des tours du temple. L’armée établit sont campement pour la nuit, se préparant à l’assaut pour le lendemain matin.

Les mages, suivant l’instruction de leur roi décédé, et voyant que le secret était menacé, utilisèrent leurs mystérieux pouvoirs naturels pour voiler la cité interdite. Ils verrouillèrent l’entrée du temple, et se dispersèrent chacun dans une direction différente. On raconte que le lendemain, l’armée turanienne remonta en selle pour piller le temple. Mais ses soldats fouillèrent la forêt pendant trois jours et trois nuit sans trouver aucune trace de construction, ni d’activité humaine.

L'armée repartit, son rêve de conquête brisé... Le secret cependant perdura à travers les ages et le Saphir d’Hyboria devint une légende... Et celle-ci dit que seul un peuple à la bravoure et au courage sans faille en sera le digne héritier.

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